Qu'est-ce que l'hirudothérapie ?

L’usage de sangsues en médecine remonte à l’Egypte ancienne. On appelle aujourd’hui cette pratique « hirudothérapie ». Elle consiste à exploiter les anticoagulants et les anesthésiques naturels que la sangsue injecte avec sa morsure. Cette technique naturelle qui permet de liquéfier le sang et de décongestionner les tissus, pourrait soulager l’arthrose et même faciliter les greffes.

Des sangsues guérisseuses

Toutes les sangsues ne se valent pas ! Seules les sangsues européennes et asiatiques sont employées à des fins thérapeutiques. Et depuis que nos spécimens européens sont menacés d’extinction et protégés, ce sont leurs cousines turques qui sont exploitées en médecine. Ces petites créatures peuplent les eaux douces et peuvent survivre sans nourriture pendant deux ans. On les conserve dans des bocaux remplis d’eau et hermétiquement fermés. Une sangsue à jeun peut pomper jusqu’à 10 fois son poids en sang. On les tue après le traitement pour éviter la transmission de maladies infectieuses. En Suisse, l’hirudothérapie est reconnue comme une médecine à part entière, et à ce titre elle est même remboursée par les assurances complémentaires. En France, les sangsues étaient également remboursées jusque dans les années 70 !

Les vertus de la salive de sangsue

Les propriétés thérapeutiques de la morsure de sangsue sont semblables aux vertus de la saignée pratiquée au Moyen Age. Dotée de deux ventouses et de trois mâchoires, la sangsue draine, fluidifie et nettoie le sang, diminue la congestion des tissus, dissout les caillots sanguins et contribue à résorber les œdèmes. Sa morsure contribue à augmenter la circulation sanguine, boostant ainsi le système immunitaire et accélérant le processus de cicatrisation. La salive injectée contient des enzymes aux propriétés anticoagulantes, anti-inflammatoires et antalgiques, si bien qu’elle apaise les douleurs articulaires et musculaires.

Les applications médicales

Les sangsues sont particulièrement utilisées pour soulager l’arthrose et les rhumatismes grâce à leurs propriétés anti-inflammatoires. De manière générale, elles soulagent les crampes, les hernies et les tendinites. Ces petites bêtes sont aussi employées contre les phlébites, les thromboses et les varices, car elles permettent de dissoudre les caillots et de fluidifier le sang. Leur morsure peut servir à guérir les infections du sang comme les intoxications aux métaux lourds. Les sangsues sont même exploitées en chirurgie pour faciliter les greffes de peau, accélérer la cicatrisation des plaies et des sutures, et favoriser la résorption des hématomes. L’action anticoagulante et antibiotique de leur salive contribue à nettoyer la plaie et à revasculariser les tissus.

L’hirudothérapie en pratique

Il est déconseillé de s’appliquer soi-même des sangsues sans ordonnance et sans encadrement médical. Il faut laisser faire votre thérapeute naturopathe pour éviter les hémorragies, les anémies et l’hypotension. Il se chargera de délimiter avec du sparadrap la surface à traiter, et d’appliquer avec une pince spéciale les sangsues sur la peau. Le nombre de sangsues utilisées varie de deux à huit en fonction de la pathologie. Au bout de vingt minutes, les petites bêtes repues se détachent d’elles-mêmes. Les plaies doivent êtres recouvertes d’un pansement épais car le saignement très abondant continue dans les heures suivantes.