HEILPRATIKER : LE STATUT ALLEMAND DES PRATICIENS EN MÉDECINE DOUCE
Heilpratiker : le statut allemand des praticiens en médecine douce
En France, les disciplines de médecine douce sont aussi souvent appelée Médecines Non Conventionnelles. Ceci résume en une appellation le fait qu’elles ne soient pas considérées comme répondant aux canons scientifiques de la médecine traditionnelle ni au cursus d’études associé. Par ailleurs, elles ne sont pas remboursées par la Sécurité Sociale, et n’ont aucun cadre juridique si elles ne sont pas pratiquées par un médecin. Difficile, dans ces conditions, pour un praticien de faire connaitre son savoir faire, et pour les patients de savoir à qui ils ont à faire.
Pour autant, on ne peut ignorer l’engouement pour ce type de pratique, qui ne peut être que le fruit d’une mode, mais bien la reconnaissance de la part du grand public des bienfaits de certaines de ces disciplines. Certains Docteurs en Médecine, au-delà de leur apprentissage scientifique, s’intéressent à ces méthodes et pratiquent certaines de ces disciplines. En effet, la Médecine traditionnelle s’intéressent de plus en plus à la prévention, et les médecines douces ont, pour beaucoup, une approche globale du corps et de l’esprit, qui permet de déceler d’éventuelle carences, qu’elles soient physiologiques ou non, et ainsi de rétablir l’équilibre général pour améliorer les défenses naturelles.
Rappelons que le prix Nobel de Médecine 2015 a été décernée à Mme Youyou Tu, praticienne en Médecine Traditionnelle Chinoise, pour ses travaux de recherche ayant abouti à un traitement contre le paludisme. Il y a donc des progrès quant à la reconnaissance des médecines douces, mais la France n’est pas vraiment pionnière en la matière.
Voyons ce qui se passe chez nos voisins allemands, et plus largement germanophones.
Le statut de Heilpratiker
Heilen en allemand veut dire guérir, soulager (to heal en anglais). Heilpratiker pourrait être traduit par « Praticien guérisseur » si ce dernier mot n’était pas si galvaudé dans notre langue et porteur de la notion de charlatanisme !
Ce titre correspond à un véritable statut, établi en 1939, et qui permet à des praticiens d’exercer leur discipline sans l’accord d’un médecin et sans l’être eux-mêmes. Pour accéder à ce statut, il faut répondre à des critères stricts. Il faut, d’une part ne pas avoir de casier judicaire, d’autre part, avoir réussi un examen auprès du Ministère de la Santé. Cet examen est difficile et permet de s’assurer d’un certain nombre de connaissances en Médecine Clinique. Ainsi, les patients sont rassurés quant à la qualité de la formation des praticiens.
Ce statut permet de définir très clairement la limite avec la Médecine Traditionnelle : le Heilpratiker n’est pas un médecin, il n’a pas le droit de prescrire des médicaments. L’exercice de son métier est fortement réglementé par la loi, et il doit respecter une certaine déontologie.
La France à la traîne …
Notre pays continue de fonctionner avec une législation datant de 1892 imposant un monopole de la Médecine traditionnelle et sanctionnant son exercice illégal.
En Europe, les gouvernements se penchent de plus en plus vers un statut d’habilitation des pratiques de médecines alternatives.
En Belgique, certaines disciplines on été réglementée par la loi en 1999, et les professionnels ne sont pas menacés de poursuite pour pratiques illégales de la Médecine.
Au Portugal, les choses évoluent et l’on s’oriente vers des formations afin de titulariser les praticiens, même s’il s’agit de certaines disciplines seulement et que le cursus n’est pas encore validé.
Les Pays Scandinaves (Norvège, Suède, Danemark) ont réglementé depuis longtemps certaines pratiques et continuent d’évoluer dans ce sens.
Au Royaume Uni, Il n’y a pas de monopole médical. Ainsi, chacun est en droit de prodiguer des soins sans pour autant être médecin. Cependant, afin d’éviter les abus, des décrets se multiplient pour légaliser de façon formelle les disciplines de médecines douce.
Dans les débats qui animent l’Europe pour des lois communes, le chemin est encore long pour les médecines alternatives. Cependant on peut espérer que l’influence de nos voisins fera bouger nos institutions en France.
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